Et bien sûr, notre charte...
Il était temps de la mettre sur le site, même si ça fait des années que nous nous disons qu’il faudrait l’actualiser.
Elle n’est pas toute neuve, elle a bien quinze ans d’âge, mais est encore d’actualité.
Charte du Groupe Belge d’Education Nouvelle (ASBL/GBEN) affilié au LIEN International d’Education Nouvelle
Le GBEN, membre de l’ASBL Culture et Développement, se veut être un Mouvement pour l’Education du Futur.
Cette charte a pour but de fournir aux membres et sympathisants du GBEN, des lignes de force pour inspirer la (re)création de formes d’Education émancipatrices permises par la Loi mais non exploitées par manque de conscience politique, voire d’informations ou même de hardie volonté.
Elle se veut une source à la libre disposition de tous, un lieu d’échanges, de découvertes, de réflexion sur les actions dans un rapport de proximité avec l’évolution rapide du monde. Le site www.gben.be est très fourni.
Le GBEN recueille et répand les idées émancipatrices sur l’éducation par l’Internet, lors de rencontres (forums, séminaires, stages), par des contacts avec les mouvements frères, par des réunions régulières de membres volontaires. Ceux-ci agissent en une coordination, non hiérarchique afin de stimuler les initiatives, bien que, officiellement, le GBEN soit une association sans but lucratif (asbl) avec des statuts conventionnels.
1. Rôle politique de l’Education Nouvelle.
Ecole et société s’influencent mutuellement. Le propos de l’Education Nouvelle est d’inventer et de vivre, dès l’enfance, une authentique citoyenneté. Quelle citoyenneté ? Celle faite de création, de solidarité (processus fraternel différent de l’idée de justice, d’égalité des chances) et de non violence mais consciente des mouvantes réalités économiques, politiques, écologiques, culturelles et sociales. Il s’agit de transformer la société qui, à son tour, transformera l’Education.
« L’éducation est l’arme la plus puissante pour transformer le monde », selon Nelson Mandela, Prix Nobel de la Paix.
2. Respect des cultures et des personnes.
La diversité des mœurs, des mythes, de l’expression artistique, des langues s’oppose à l’uniformisation culturelle mondiale sur un modèle basé sur les lois actuelles du marché. Le GBEN défend la diversité des cultures qui enrichit le monde et le protège d’une domination réductrice.
Il défend aussi l’idée que tous les hommes, quelles que soient leurs cultures, peuvent communiquer entre eux car ils participent tous de la même condition humaine. Le GBEN réaffirme sa confiance dans la capacité de chacun à prendre en main, après une éducation réussie, ses apprentissages et de décider de sa vie personnelle et communautaire, donc de vivre en liberté avec les autres. Chaque être humain est créateur. Sa capacité créatrice émane de l’unicité de sa personne, sans dissocier, ni créer de niveaux entre affectivité et rationalité. La diversité des points de vue et des voix doit être respectée et valorisée. La maturation aussi. La recherche du compromis rendant plus intelligentes les solutions.
Il faut ainsi entendre que le bambin a raison de renâcler aux pré/apprentissages formels qu’on chercherait à lui imposer à la place du jeu enrichi par l’adulte, jeu que sa nature le pousse à préférer comme vecteur universel de développement, et seul lieu de création originale et d’expression libre. La période ludique pure est transitoire ; elle laissera des traces fortes.
3. Résistance créatrice.
Loin de la tradition éducative compétitive, aujourd’hui recentrée sur la consommation, le Gben entre en résistance positive contre :
– la transmission dogmatique, donc docilisante, des savoirs qui nie la capacité de tous à construire ensemble, à partir des avancées des sciences et techniques, des connaissances nouvelles raisonnées. Le GBEN veut qu’on associe toujours acquisition et émancipation.
– les idées qui conduisent à hiérarchiser les intelligences au moyen de tests.
Tous sont immensément dotés (quatre-vingt-six milliards de neurones) donc capables d’acquérir n’importe laquelle des six mille langues du monde, de lire, écrire, calculer, inventer. Mais certains ont connu des tiraillements par de malheureuses circonstances de vie qui usent leurs énergies et réduisent donc le champ de leurs compétences. Les hommes ont vocation à combattre les fatalités, à inventer la résilience. Ils ont une propension naturelle à secourir les faibles, la solidarité étant un héritage de l’évolution.
4. Expérimentation innovante.
L’Education Nouvelle n’attend pas seulement les réformes venues d’en haut ; chaque lieu éducatif peut se réformer sans cesse, trouver des formes toujours nouvelle d’apprendre par tâtonnements, par inclination à l’innovation en cohérence avec ses finalités. Toute connaissance est une construction à la fois personnelle et collective. C’est une quadruple rencontre : rencontre avec l’inconnu et ses sources, avec les autres apprenants, avec le facilitateur d’apprentissage et avec soi-même. Le bonheur d’apprendre est un droit garanti par une attention positive. L’estime de soi est une conséquence logique de la réussite ; tout apprentissage difficile réalisé avec succès est thérapeutique.
5. Evaluation cohérente.
Le GBEN bannit les classements, les notations traditionnelles, l’exaltation des vainqueurs et la honte des vaincus ainsi que les humiliations, les punitions, les récompenses en préférant le dialogue à l’autoritarisme. L’évaluation des acquis personnels et collectifs doit être de même nature que les modes d’apprentissage : créative et solidaire. Grandir est un processus qui prend du temps. Il se fait par approximations successives. Nul ne peut être jugé pour ses erreurs donc noté et exclu du privilège d’apprendre bien que l’auto/exclusion puisse exister. Les progrès de chacun ne peuvent se comparer.
6. Pédagogie en extension.
L’Education Nouvelle dépasse le cadre scolaire, elle est en perpétuelle expansion. Elle concerne tous les secteurs de l’activité humaine. Elle veut promouvoir la formation tout au long de la vie. Dès lors, elle s’inscrit, par son principe d’invention et de fraternité, dans la sauvegarde et le développement du patrimoine écologique de la planète. Elle vise donc un développement compatible avec l’affrontement des périls menaçants et une simplicité de vie heureuse pour tous les peuples de la terre. Elle promeut l’implantation d’écoles d’Education nouvelle à pédagogie du chef-d’œuvre.
7. Culture de paix.
Le GBEN préconise, en priorité, la non violence institutionnelle en éradiquant d’abord la compétition.
Il propose les formes d’autogestion propres à responsabiliser et valoriser chacun. Il veut développer l’intériorité et la vie affective dans la confiance et le respect. Il est pour une pédagogie écologique.