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Un article d’Odette BASSIS
Les changements dans nos pays et la part prise par l’Education Nouvelle
Sur le site du LIEN
Article mis en ligne le 12 décembre 2012
dernière modification le 6 juillet 2016

Extraits

Le 12 décembre 2012

Quelques réflexions, au-delà d’un présent immédiat, pour mieux situer les apports spécifiques de l’Éducation nouvelle dans leurs dimensions à la fois historique et interculturelle.

Une certaine foire de l’Éducation nouvelle ?

Les changements dans nos pays et la part prise par le LIEN, notamment avec les Rencontres de Mahdia ; l’appel à une « Refondation » de l’école en France dans un contexte qui met en mouvement des pôles de Sciences de l’éducation (séminaire sur les pédagogies nouvelles avec dix minutes pour y intervenir !) ; mais aussi l’ouvrage historique de l’Éducation nouvelle (1930-1970) sur « Réformer l’école » minimisant l’apport du GFEN (plan Langevin-Wallon) ; par ailleurs les rencontres de tous ceux qui se revendiquent dans leur histoire de l’Éducation nouvelle
… Bref, une certaine « foire de l’Éducation nouvelle », ouverte sur la place publique, s’installe, avec aussi cette percutante émission « in vivo » de l’école de Buzet (Belgique)

Nos apports

Dans ce contexte, me sont venues des réflexions, au-delà d’un présent immédiat, pour mieux situer nos apports spécifiques, concernant l’Education Nouvelle avec une dimension à la fois historique et interculturelle. Réflexions qui caractérisent nos enjeux et nos pratiques, dans la relation tant à l’école que dans toute formation, entre rapport « au savoir » et rapport « à savoir ».
Relation décisive qui tourne le dos à la fois au « traditionnel » (je dis et tu écoutes) mais aussi à des pédagogies « actives » centrées seulement sur l’enfant alors qu’il a à conquérir ce qu’il est lui-même grâce aux autres et au monde.
 Refonder l’école
Parler de refonder l’école, la pédagogie, la formation… comme facteur d’avancée dans notre monde en devenir, ce n’est pas de trouver un–des gadgets nouveaux mais plutôt d’avoir un regard nouveau sur ce monde avec ce qu’il a de précieux à nous apprendre et nous faire inventer.
Deux pôles
Deux pôles me paraissent importants, à croiser bien sûr :

• Aspect historique : comment se sont constitués les savoirs, dans quelque domaine que ce soit ? (...) Au travers de cela, mettre en relation avec une auto-socio-élaboration de nous-mêmes dans notre rapport aux approches et savoirs multiples du monde.

• Aspect interculturel : aucune création-invention ne s’est faite dans l’anonymat culturel et social. Plus les recherches avancent en histoire (et préhistoire !) plus on découvre des traces de « passation » des cultures, langues, regards et technologies nourries d’un ailleurs, ce qui donne plus de relief encore aux innovations qui s’en dégagent (...)
Donner saveur à savoir, c’est se sentir exister et saisir que tout savoir n’a de sens qu’issu de l’humain parmi les humains. (...)
Et c’est surtout l’enjeu de ce Tous capables qui est émancipation (du « cela va de soi », ou du « c’est ainsi ») et qui s’enracine dans une humanité partagée : chacun comme unique et pourtant indissociable des autres (...)

***

... L’objectif étant le lien entre ce qui peut se passer dans un apprentissage vécu comme démarche et ce qui se joue à une autre échelle, sur les plans créatifs, humains, sociaux… mondiaux. Émancipation pour chacun en même temps que travail avec ce qui n’est pas soi, où sont invitées, en les construisant ensemble, lucidité et solidarité.

En somme, des « invariants » à creuser, au travers de l’histoire et de nos histoires, au travers de notre culture et de nos cultures, pour faire germer ce qu’en effet vaut la peine d’être appelé « culture de paix ».

Odette BASSIS
Le 12 décembre 2012

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Note. Le Lien se prépare à participer au Forum Social Mondial qui aura lieu cette année à Tunis, en mars 2013.