par Michel Simonis
Cet outil aidera à distinguer les élèves "en situation d’échec", qui requièrent impérativement une alternative pédagogique, des élèves "en difficulté’’ pour lesquels un entraînement supplémentaire peut être suffisant ou pour lequel on proposera d’autres approches : supports et matériels différents, approches sensorielles différentes (sentir, toucher, entendre, voir, manipuler différemment), activités de groupe avec d’autres élèves, consignes différentes...
Il doit être manipulé avec précaution, surtout dés qu’il s’agit d’apprentissages complexes où, souvent, certains éléments relèvent plutôt de l’échec et d’autres plutôt de la difficulté. C’est pourquoi l’observation de l’enfant en train d’apprendre est su importante et si difficile. Une aide extérieure peut être utile.
Pour cela, nous proposons ci-dessous une série d’indicateurs que chacun pourra bien évidemment compléter lui-même selon son expérience et son propre "style" pédagogique. Dans certains cas, le repérage d’un seul d’entre eux apparaîtra comme déterminant ; dans d’autres cas, c’est la conjonction de plusieurs d’entre eux qui permettra de trancher.
Soulignons, enfin, qu’un élève "en situation d’échec" ne peut jamais bénéficier de la persistance dans une méthode qui est précisément l’origine - ou, au moins, un facteur déterminant - de son blocage.
(retravaillé par Michel Simonis le 24 novembre 2005)
Source : L’OUTIL N°3 - "REPERAGE" de Philippe Meirieu, dans "Apprendre... oui mais comment", éd. ESF, Paris, 1989
Remarque suite à l’atelier de Mahdia (LIEN - GTEN - juillet 2012) : les participants ont réagi à juste titre sur la notion d’échec, difficilement compatible avec l’Education nouvelle !
Philippe Meirieu, qui m’a fait l’honneur de relire ce dossier avant que je l’envoie aux participants de Mahdia, apporte une mise en perspective qui va dans le même sens et qui met l’accent sur la différence entre dépistage et repérage : "Le dépistage traque les symptômes. Le repérage est attentif aux alertes. Le dépistage s’obstine à débusquer les déficits et les dysfonctionnements. Le repérage cherche les atouts et s’interroge sur les ressources internes et externes à mobiliser. Le dépistage encadre. Le repérage accompagne."
Est-ce que nos questions excluent ou est-ce qu’elles intègrent ?
Il s’agit ici de "comprendre pour inventer". On n’en a jamais fini de chercher des situations favorables et d’offrir des prises à l’élève pour qu’il apprenne et grandisse.
J’avais insisté sur l’idée qu’on ne définit pas des "enfants en échec" en tant que personne, mais des "situations d’échec".
Mais nous pouvons aller plus loin : comment une grille peut s’ouvrir et "laisser l’enfant reconquérir sa liberté", et "trouver les prises nécessaires pour se mettre en jeu, s’engager, grandir." (Voir le document n° 4)
Cliquez sur cette "grille Meirieu" pour la rendre plus lisible et l’agrandir.
Vous pouvez la télécharger via le document pdf ci-dessous.
La suite, c’est le
Troisième volet :
Que faire quand un enfant nous paraît en échec ?