Trois minutes de gloire au JT de France 2. Au préalable, le travail d’une journée pour trois journalistes (Caroline, Abdel et Jacques) qui ont fait un boulot remarquable : ils ont écouté les enfants. Je pense qu’ils ont rapidement perçu que c’était une clé pour comprendre et apprendre.
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09.19.2012
PETITE CAUSERIE PÉDAGOGIQUE
Categories : causerie
Aujourd’hui : écouter les enfants, ça aide en pédagogie.
Voilà ! Trois minutes de gloire au JT de France 2. Au préalable, le travail d’une journée pour trois journalistes (Caroline, Abdel et Jacques) qui ont fait un boulot remarquable : ils ont écouté les enfants. Je pense qu’ils ont rapidement perçu que c’était une clé pour comprendre et apprendre. Ensuite, ils ont choisi les images et les témoignages qui, vraisemblablement, allaient rencontrer une préoccupation majeure de quelques millions de Français. Sinon, pourquoi avoir isolé ces courtes interventions ?
Les enfants ont parlé de stress, de devoirs à domicile, de copains, de lecture et d’écriture, de projets d’avenir. Il faut les écouter, les comprendre et s’engager dans une pédagogie qui entende leurs discours. Ils sont assez simples et souvent très justes. Cela mérite quelques explications.
Demandez à un élève pourquoi il n’ose pas poser de question ou dire qu’il n’a pas compris. Il vous répondra qu’il a peur que l’on se moque de lui ou que de toute manière cela ne sert à rien. Le professeur a peur de ne pas avancer dans son programme.
Levez la peur du jugement, tant chez l’élève que chez l’enseignant, et l’enfant vous signalera, de multiples façons, qu’il est perdu. Ensuite, il vous dira s’il a compris ou pas. Et on pourra travailler.
Demandez à un élève pourquoi il se bat ou pleure en récréation. Il vous répondra qu’il a reçu un ballon de foot en plein visage, qu’on lui a pris sa collation, que les grands l’ont fait tomber, qu’il n’a rien pour jouer, qu’il n’a pas de copain.
Permettez aux enfants de ne pas être ensemble, au même moment, au même endroit à faire plus ou moins les mêmes choses avec, en général, leur seul corps pour s’occuper (et un ballon de foot qui traverse l’horizon de manière aléatoire) et tout va changer. Valentin en a témoigné il y a peu dans son article « Pendant les récréations ».
Demandez à un élève s’il aime ou redoute rentrer à la maison avec son bulletin noté. La réponse dépendra de bien autre chose que de la certitude que ses parents l’aiment…
Levez le jugement et la comparaison et nous trouverons des enfants joyeux et fiers d’expliquer ce qu’ils ont appris de nouveau et des parents engagés dans une logique tout autre : parler de l’école avec leurs enfants. Parler vrai, juste et à bon escient ! Et, s’il le faut, venir parler avec nous, les enseignants qui n’allons pas nous retrancher derrière des notes pour évoquer une personne.
Il est encore une multitude d’exemples à ce sujet, mais cela suffit. Ils sont parlants car ils sont véridiques. C’est ce qu’on appelle la puissance du réel.
Depuis longtemps, les universitaires parlent de l’école, des enseignants, des élèves. Les enseignants, eux, parlent de l’école, des élèves, des parents. Les parents parlent de l’école, des élèves, des enseignants. Et les élèves… ? Il est temps qu’on les écoute pour faire avancer la pédagogie.
A méditer et à partager avec qui vous voulez.
Jean-François Manil