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Le site du Groupe belge d’Education nouvelle.

Assemblée Générale GBEN – 4 juillet 2016
Article mis en ligne le 4 septembre 2016
dernière modification le 3 août 2018

par Michel Simonis, Pascale Lassablière

Extraits du compte-rendu

23 personnes présentes.

1. Approbation du pv de l’AG 2015 et de l’exercice comptable 2015

Changements administratifs
Siège social
L’Asbl change d’adresse pour son siège social.
Ancienne adresse : rue de Falaën, 7 à Ermeton-sur-Biert,
Nouvelle adresse : rue Massaux-Dufaux, 19A, à 5150 BUZET.

2. Les activités GBEN

Le groupe d’Arlon.
En 2016 le groupe d’Arlon crée une page Facebook, mobilise des parents intéressés par la création d’une école avec la philosophie de l’Education Nouvelle.
Deux réunions ont été organisées cette année et a fédéré des enseignants dans un comité de pilotage. Les profils sont très divers. Chacun met à profit ses compétences là où il est le plus utile.
Beaucoup de choses bougent en ce moment. (...)
Pour l’instant il faut être patient. Les échos que l’on a c’est que les représentants communaux prennent des infos et que le projet les attire.
Le projet est à suivre.

3. Projet de publication pour les 30 ans d’activités du GBEN
Le recueil est en cours de rédaction. Il sera fini dans l’été.
Bientôt une rencontre festive pour célébrer sa sortie de presse.

4. Le mémoire d’Odile sur le Chef d’oeuvre pédagogique [1]

"C’est suite à la rencontre de Charles, et à la visite à l’école de Buzet que j’ai vu qu’il y avait quelque chose de pas normal dans mes études de future enseignante." dit Odile. "On ne m’avait jamais parlé des pédagogies alternatives, jamais du chef d’œuvre pédagogique.
A Buzet j’ai rencontré des enfants bien dans leur peau qui m’ont accueilli comme des adultes auraient pu le faire.
Je suis aussi allée voir d’autres écoles qui pratiquaient le Chef d’œuvre pédagogique mais d’une toute autre manière, avec un but d’évaluation classique.
Pour conclure j’ai vraiment pu déceler ce qui différenciait l’Education Nouvelle des autres pédagogies,.

5. Animation de Jean-François et Léo

Butiner pour produire et communiquer.

  Atelier 1 : Les publications : 21 idées phares GBEN : maximes et slogans
Butiner dans des documents.

De nombreuses idées sont sorties.
L’idée serait de les publier selon une manière très précise.
Nous voudrions proposer de publier ces phrases sur le site en proposant aux lecteurs de répondre en écrivant leur propre témoignage, de leur récit d’expérience, de leur pratique. C’est permettre aux gens de réagir et ainsi de faire comprendre ce que vivent les enseignants… et aussi les enfants qui sont avec eux.
Ça rejoindrait l’idée du « c’est possible je l’ai fait ».

Comment lorsqu’on est tout seul chez soi avoir la créativité que demande le développement de l’Education Nouvelle ?
Comment fait-on pour inventer ?

L’idée principale de Jean-François : valoriser très fortement les expériences que les autres font.
Valoriser, faire entrer les actions des autres dans une spirale positive, et cela donne envie de créer, de tester dans sa classe.

Ce qui facilite l’invention (Charles et JF) :
quand on est à deux on invente plus facilement
avoir des références :
la géométrie est au cœur de beaucoup de démarches
travailler le relief et l’orientation ensemble
trouver des manières de faire ranger, classer
savoir ce qu’on veut faire apprendre
chercher ce qu’on a sur place dans l’école comme matériel, matériaux pour faire vivre la situation d’apprentissage
chercher les consignes courtes, qui amènent à la découverte

Ecrire des explicitations de création de démarches et de situations d’apprentissage.
JF et Léo ont déjà beaucoup écrit sur leur travail (voir leurs publications. Voir aussi les trois plaquettes du GBEN dans lesquelles sont explicitées des démarches)

23 et 24 août : deux jours sont prévus pour inventer des situations d’apprentissage à l’école de La Maison des Enfants.

  Atelier 2 : Le site GBEN

  Atelier 3 : 2 réalités contemporaines

JF et Léo publient des écrits ces dernières années sur ce qu’ils font dans leurs écoles.
Est-ce qu’on doit changer la société, ou nous transformer nous-mêmes ?

On a beaucoup discuté par rapport à la souffrance repérée chez les enfants qui arrivent dans nos écoles, comme il en arrive à Buzet. Faire une école résiliente, qu’est-ce que cela signifie ?
(Voir à ce sujet les suites de la rencontre dues 23 et 24 août 2016 sur le site du GBEN)

Autre discussion au sujet du mot « émanciper », s’émanciper du dogme ? de la société ?
Si c’est faire quelque chose tout seul dans son coin, qu’est-ce que cela va changer ? est-ce dans nos valeurs ? est-ce que finalement nous ne devons pas agir dans la visée de changer la société ?

On souligne la grande qualité des textes qui nous ont été soumis.

Que veut dire "Education nouvelle contemporaine" ? L’époque contemporaine commence en 1789 sur la ligne du temps nous dit Chantal. Il faut faire attention au choix des mots. Freinet c’est il y a 100 ans, et il n’est toujours pas dans les classes aujourd’hui.

Etiennette trouve aussi bizarre ce mot derrière Education Nouvelle.
Est-ce que c’est comme les anglais, il faudrait sortir, se démarquer des autres groupes d’Education Nouvelle ? Les autres groupes ne seraient pas contemporains ? Mais c’est peut-être à cause des historiens de l’Education Nouvelle qui la classent comme une vieille dame.
Gaston Mialaret disait de l’Education Nouvelle qu’elle est toujours nouvelle et que c’est cela sa force.

JF précise pourquoi est venue cette idée de rajouter le mot « contemporaine ».
J’ai entendu Mr Louigot dire que tout le vocabulaire que nous utilisons est passé dans le vocabulaire classique de toute éducation.
Nos mots sont passés dans le langage commun de la pratique professionnelle scolaire « classique », mais pas dans les pratiques effectives.
Tout le monde utilise, pour parler de ses pratiques, le vocabulaire que nous utilisons pour dire ce que nous faisons. Mais ce n’est pas toujours la même chose. Un chef d’œuvre pédagogique à Buzet n’est pas du tout le même que celui pratiqué dans une autre école.

Pourquoi nos idées d’Education Nouvelle ne se répandent-elles pas ?
JF pense qu’il nous faut travailler 3 pôles en même temps :
 le pôle pédagogique
 le pôle scientifique
 le pôle politique

Le changement de la société, sa transformation vers ce que nous aimons bien, c’est une utopie nécessaire.

5. Les nouvelles des créations d’écoles

Ecole Communale de Chièvre (entre Ath et Mons)
Charles est allé avec Léo à une conférence de Philippe Meirieu où se trouvait également Jean-Pierre Pourtois. A la fin de la conférence des participants de Chièvres voulaient créer une école comme celle dont ils avaient entendu parler. Ils sont venus trouver Charles.

Il y a aussi une nouvelle école en devenir à Châtelet près de Charleroi.
Une enseignante a convaincu l’échevin de Châtelet qu’il fallait ouvrir une école d’Education Nouvelle.

Il y a aussi St léger dans le sud de la Belgique, où une enseigante voudrait démarrer une école en 2017.

Une école alternative démarre en septembre à Rausa (Commune de Modave, près de Huy)

Une autre école se crée « Les petits chemins » avec un beau site www.ecoledespetitschemins.com dans le Condroz.
0473 59 71 18 - contact chez lesdeuxchenes.be

Ces écoles ne sont pas spécifiquement d’Education Nouvelle, mais ce sont des écoles qui veulent autre chose.

6. Petit tour du monde...

1- L’Education Nouvelle en Roumanie.

La situation en Roumanie
Qu’est-ce qui nous arrive en Roumanie ? nous raconte Diana. Pourquoi avoir besoin d’aller travailler ailleurs ? Il y a 30 ans, nous étions 23 millions d’habitants, aujourd’hui nous sommes 17 millions. Il y a une diminution de la population roumaine.
Nous sommes aidés par le FMI, ce qui nous a engagé dans une dette qui se reconduit d’année en année et qui nous oblige à ouvrir notre économie à des investisseurs. Nous avons subi une deuxième vague de prêts à condition que nous fassions des changements dans 3 secteurs, la justice, l’enseignement, et l’économie.
Que voit-on maintenant dans l’enseignement ? On voit des projets que le gouvernement achète pour former des enseignants… Nous avons des formations en Roumanie, mais pas de reconnaissance en diplômes.
A un moment j’ai été visiter une classe de composition d’une institutrice dans une école réputée. Je suis sortie de là émerveillée. Les enfants écrivaient des écrits de qualité. Ils avaient 10 ans.
En sortant de l’école je vois des tsiganes qui essayent de récupérer de l’argent en ramassant les détritus dans la rue. Ces enfants ne sont pas scolarisés.
Dans cette école il y avait des enfants de l’élite, de ceux qui gagnent bien leur vie.
Je me suis demandée comment les tsiganes et les autres peuvent vivre sur le même territoire.
Je suis allée voir aussi un lycée. On ne travaille que par concours de type Olympiades. On récupère les meilleurs éléments pour aller dans des hautes écoles pour l’étranger.
Ce qui reste en Roumanie ? il reste les enfants des familles les plus pauvres qui ne peuvent pas se payer un enseignement de qualité, et qui décrochent de tout enseignement.
Puis j’ai vu que l’école avait comme but la sélection en fonction de la loi du marché. Cela a été dit clairement dans un séminaire et j’en ai été choquée.

En même temps on constate qu’il y a toujours plus de violence à l’école. Les enseignants sont débordés, dépassés.

Les enseignants, les profs, les écoles sont en compétitions les uns avec les autres. Il y a donc un grand changement de mentalité à faire.

On envisage de créer une faculté de formation d’enseignants aux pratiques de l’Education Nouvelle. Parce que si nous formons 80 enseignants à d’autres pratiques, combien d’élèves pourront voir leur enseignement, leur vie autrement ?

2- Le groupe Roman d’Education Nouvelle

On existe depuis une quinzaine d’années et nous représentons une trentaine de membres. Nous avons décidé de travailler tout en collectif.
Nous nous réunissons toutes les 6 semaines. Nous avons monté un site internet en essayant de le rendre le plus simple possible. Nous visons la simplicité.

On vient de décider de créer un petit bulletin d’info pour garder la vigilance à la lecture du site : « la p’tite GRENe ».

Nous avons travaillé sur l’espace des lieux de parole : quels lieux ? quelles institutions ? qu’est-ce qu’on fabrique avec nos élèves dans nos classes ? et en dehors ?

On va faire aussi nos premières Rencontres du GREN en février 2017. C’est la première fois, cela fait 15 ans qu’on existe.

2a- Le groupe Roman d’Education Nouvelle accompagne le groupe Haïtien d’Education Nouvelle. Nous sommes en plein questionnement par rapport à cet accompagnement. Faut-il soutenir la construction d’école ? Plutôt soutenir des actions ? Nous avons décidé que les personnes qui vont là doivent aller à plusieurs et de nationalité différente, et donc de faire porter cet accompagnement dans le groupe international du LIEN.

3- La situation au Mexique

Ruben nous parle de la situation au Mexique.
Aujourd’hui le Mexique est contrôlé par les Etats Unis. La presse est contrôlée, et les enseignants ne peuvent pas faire comme ils veulent. Le Mexique est un état qui se détériore.
L’Education Nouvelle doit maintenant réfléchir aux nouvelles réalités du monde. Que fait-on avec les réfugiés ? avec la violence et la guerre qui pénètrent beaucoup d’endroits du monde ?
Quels outils donne-t-on aux enseignants pour prendre en compte cette réalité ? Il faut que l’on donne les moyens aux enseignants de prendre en compte ces nouvelles donnes.

4- Pascal nous parle de la Bolivie

Dernièrement, on a travaillé sur l’éducation communautaire. Les enseignants ne connaissent pas la langue locale. L’idée était de former des parents pour qu’ils puissent intervenir dans l’école dans la langue locale. On a donc eu à faire à des parents qui d’habitude n’étaient pas du tout considérés dans leur situation sociale et leurs savoirs. Cette formation se terminait par une présentation de ce que les participants avaient appris devant le village.
Il s’est produit un chemin de reconnaissance très forte et un changement de regard sur ces personnes. Nous n’avons pas changé le monde, mais nous sommes arrivés à ce que dans ces écoles, il y ait une meilleure prise en compte des langues locales, et des enfants les moins favorisés.