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Le site du Groupe belge d’Education nouvelle.

Les "mercredis d’Education Nouvelle"
Une démarche animée par Sandra Petrovich
Mercredi 19 avril 2006 à Buzet
Article mis en ligne le 23 mai 2007
dernière modification le 26 juillet 2020

Sandra Petrovich, artiste plasticienne belgo-uruguayenne est venue nous faire vivre une démarche connectée au projet qu’elle a mis sur pied en Uruguay : il s’agit d’une Université populaire nomade (UPN).

Le projet a pris naissance dans l’atelier d’un peintre, avec la collaboration d’un anthropologue. Des discussions ont eu lieu, suivies de l’écriture de textes. C’est une idée qui voyage, d’où l’adjectif « nomade ». Les textes écrits se rapportent à une analyse de la société, notamment sur le thème de l’opposition « esthétique de l’oppression/esthétique de la libération ». La pensée est liée au geste : faire et penser, penser en faisant. « Quand les mains travaillent, la pensée émerge ».

L’UPN se veut en rupture avec l’enseignement formel, surtout celui qui est dispensé dans les université : en effet, celles-ci ne font que reproduire le système actuel.

A partir des personnes exclues ou auto-exclues de la société, on crée un atelier, un espace pour l’échange des savoirs, dans des domaines aussi divers que l’histoire des peuples autochtones, les modes de vie alternatifs, la pensée libertaire (Derrida, Deleuze, etc.), le genre, etc. On analyse la réponse des académiciens, la connaissance scientifique. Cette connaissance est une systématisation des savoirs. A l’intérieur du système, une élite accapare les connaissances dans le but de soumettre les gens, avec la complicité des responsables universitaires.

L’UPN prône une réappropriation populaire des savoirs. Le fil conducteur en est l’éducation pour la liberté, émancipatrice de la société. Les personnes qui ne connaissent pas l’injustice n’ont pas de pensée critique. Ils sont soumis à la pensée unique telle qu’elle est véhiculée par les médias (dont principalement la télévision) et l’éducation scolaire formelle. Ce sont les grands groupes économiques et les entreprises qui décident de ce qui va être enseigné : les domaines générant du profit sont privilégiés (par ex. apprentissage massif de la langue anglaise) au détriment de matières épanouissantes pour l’être humain.

La démarche de l’UPN s’inscrit dans une autre perspective : on débarque dans un lieu d’accueil, on s’assied en cercle (pas de hiérarchie) et la parole circule. On ne critique pas, on se contente d’écouter et d’enchaîner les idées.